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La pédagogie de projet


"Celui qui n'a pas de projets n'a pas d'avenir"

André de Peretti.

La pédagogie de projet est une méthode pédagogique de plus en plus employée en éducation à l'environnement. Elle présente plusieurs qualités très intéressantes :

  • Elle considère les conditions d'un apprentissage comme aussi - voire plus - important que les contenus de cet apprentissage. Elle n'est pas centrée sur l'objet d'étude, mais sur l'"apprenant", qu'elle participera donc à faire progresser sur ses savoirs, savoir-faire, savoir-être, mais aussi sur ses capacités d'émotion, de réflexion, d'autonomie, de sens critique (les "qualités dynamiques")...
  • Elle favorise l'appropriation : du projet par le groupe puis par l'individu (consciemment), mais aussi de l'apprentissage par l'apprenant (parfois inconsciemment). Ces appropriations sont rendues possibles grâce à des moyens simples : un choix réel des thématiques et des méthodes laissé au public, une dynamique de groupe efficace, et une valorisation du travail effectué (grâce à une restitution qui fait partie de la démarche).
Les 6 phases de la pédagogie de projet
  • Phase n°0. Les préparatifs. L'équipe d'encadrement s'adapte au contexte : cibler le public, éventuellement choisir un thème, choisir un terrain ou cadre d'intervention, déterminer la durée de l'action pédagogique et les conditions, préparer matériellement les suites
  • Phase n°1. Naissance du projet. La "phase-contact" plonge le groupe dans le milieu, lui permet une première approche, lui apporte des informations, des sensations, des impressions, des questionnements... Immédiatement après, la mise en commun de ces données permet au groupe de faire émerger une problématique ou des envies. Enfin, sur cette base, le groupe dégage des projets possibles, en choisit un par consensus, détermine un but et des objectifs, une stratégie d'action, et esquisse éventuellement les possibilités d'une production finale.
  • Phase n°2. Structuration du projet. Le groupe affine le projet en précisant son contenu (négociations, reformulations, clarifications) de manière qu'il devienne le projet de tous et de chacun, puis le planifie (programmation des tâches, moyens nécessaires, planning, répartition du travail entre participants...)
  • Phase n°3. Mise en oeuvre du projet. Le groupe mène à bien les actions prévues pour le projet, puis réalise les productions prévues (restitution, rapport final, autres réalisations). Cette phase est souvent la plus longue en temps. Son déroulement est difficilement formalisable, car la réalisation de certaines actions peut amener des données nouvelles sur le projet susceptibles d'entraîner des modifications des objectifs de base, ou la programmation de nouvelles tâches impossibles à prévoir auparavant. Souvent elle constitue une alternance de moments de recherche et de moments de synthèse, reformulation des problématiques et élaboration de plans d'action pour la suite.
  • Phase n°4. Restitution. Chaque groupe présente aux autres (ou à un public extérieur) le résultat de son travail. Cette phase de communication a une portée qui dépasse le cadre de l'éducation à l'environnement : pédagogiquement, elle est motivante, elle fournit une date-butoir pour clôturer les travaux, valorise la recherche, la socialise, et permet souvent l'émergence d'une systémique.
  • Phase n°5. Evaluation. Elle fait partie intégrante du projet. Elle consiste en une analyse de la démarche, et une évaluation de la production (sur les apprenants, sur l'équipe d'accompagnement, sur le milieu - partenaires, contexte social...)
  • Phase n°6. Evaluation post-projet. A moyen terme, il convient ensuite de repérer les incidences sur les acteurs du projet, mesurer l'impact auprès d'autres personnes, de voir les conséquences sur le terrain.

Inspiré de "La pédagogie de projet, outil d'éducation à l'environnement"

La pédagogie de projet, bien que ne se réduisant pas à une "recette de cuisine", propose un cadre d'action, une décomposition de l'animation en une suite de séquences bien identifiées s'enchaînant dans un ordre logique (mais non figé), support à une progression vers un objectif.

Le contenu de ces séquences a été partiellement formalisé. On les considère généralement au nombre de 6. Le rôle de l'animateur est d'apporter des pistes en permettant au groupe de vivre un milieu, une situation, une sortie... Ensuite c'est de l'enthousiasme du groupe que vient l'envie d'aller plus loin, d'en savoir plus et d'agir. Il s'agit alors d'élaborer des projets en prise directe avec la réalité et le vécu. A ce stade l'animateur doit s'effacer tout en étant le garant de la méthode. Il s'appuie sur les leaders tout en calmant leur enthousiasme. Il interpelle les discrets, implique les sceptiques, s'assure de la bonne écoute. Il n'est plus qu'un partenaire qui amène des éléments, des connaissances, des idées en fonction du thème, ce qui permet aux jeunes de réaliser leurs recherches, leurs travaux, leurs envies...(leurs projets donc).

Par ces activités l'apprenant est en situation d'acteur, ce qui donne du sens à son projet, le motive et l'implique dans son environnement.

Il ne s'agit pas de considérer l'apprenant comme "une éponge absorbant tous les savoirs", mais de lui apporter les pistes du savoir, le sens de la critique et la capacité d'analyser et de synthétiser ses nouveaux acquis.

Quelques points forts de la pédagogie de projet
  • La pédagogie de projet est bien adaptée, avec quelques aménagements, à tous les types de publics, depuis la maternelle à l'ingénieur en passant par le groupe d'ados.
  • La pédagogie de projet est une méthode extrêmement motivante pour le public par l'implication et l'autonomie qu'elle confère. Elle est à conseiller pour les publics d'avance ressentis comme "peu motivés".
  • Pour le responsable pédagogique, la pédagogie de projet fait d'avantage appel aux compétences d'animation et de méthode qu'aux compétences de contenu, ce qui lui permet d'aborder des champs de connaissance assez larges plutôt que de se cantonner à une spécialité. Elle lui permet donc une ouverture sur des thématiques nouvelles.
  • Attention, la pédagogie de projet nécessite forcément du temps. Moins de deux journées : difficile ! Une semaine semble être la bonne moyenne, mais plus long permet de réaliser des projets d'envergure (par exemple sur une année, voir l'exemple des 1000 défis).

Pour faire vivre une telle expérience à un groupe, plusieurs outils sont disponibles et plusieurs approches sont possibles. Selon nos objectifs ces approches seront des étapes dans une démarche cohérente où les actions ne se réduisent pas seulement à tel ou tel type d'activité.

Faire abstraction de l'approche sensible, ludique ou systémique... serait priver l'éducation à l'environnement de réels moyens pédagogiques, serait l'amputer d'un aspect culturel et serait l'enfermer dans une austérité et un dessèchement rébarbatif.

Un exemple de projet

Suivons la semaine d'un enfant de 10 ans en classe de découverte sur le littoral haut-normand, menée en pédagogie de projets :

Premier jour. L'après-midi est consacré à la phase contact, réalisée sous forme d'un jeu de piste dont chaque étape amène son lot quotidien d'épreuves choisies pour susciter le questionnement et l'interrogation sur les réalités multiples du lieu : d'où viennent les divers matériaux entrant dans la fabrication de telle maison, inventer une méthode pour mesure la hauteur de la falaise, trouver trois types de milieux très différents dans un périmètre restreint, mettre à l'eau la caïque des pêcheurs (matérialisée ici par un bateau pneumatique) en entonnant un vigoureux chant de marin, recenser le nombre d'espèces animales et végétales présentes dans un trou d'eau laissé par la marée basse... Fin du jeu. Petite restitution par équipe. Peu importe le gagnant, les enfants ont la tête pleine d'envies, d'interrogations. Ils sont accrochés.

Le soir, en "assemblée pleinière", on recense les thèmes de travail intéressant les enfants. Beaucoup centrés sur la mer, mais aussi sur le village, la falaise, les activités humaines... On écrit tout cela sur un tableau et on utilise la "méthode des patates" : on relie par des traits tout ce qui semble être en rapport. Il y a des traits partout, le consensus se fait sur certains thèmes qui en regroupent plusieurs autres. des thèmes sont finalement abandonnés, jugés trop difficiles, trop flous, plus intéressants... Bientôt il reste 4 thèmes, pour 4 groupes. Au travail !

Seconde journée. On travaille en petits groupes. Suivons le groupe "Petites bêtes du littoral". Il faut préciser ce qu'on veut savoir, décider de la manière dont on va procéder. Rapidement apparaît un thème plus précis : que mangent-ils ? Les enfants n'ont qu'une envie : foncer à la plage, le nez dans les flaques, et tripoter, regarder. On y va. Au bout de 10 minutes on se rend à l'évidence : ce n'est pas comme ça qu'on en apprendra beaucoup. Retour en salle, cette fois les enfants sont prêts à réfléchir. Il faut s'organiser. Dans les flaques on ne voit rien. Il faut faire un aquarium, y mettre tout ce que contient une flaque, et faire des tours de garde en notant qui mange qui, comment. En début d'après-midi c'est fait. Les premières observations commencent, donnent envie de lire des livres pour comprendre ce qu'on voit.

Troisième, quatrième journées. Les phases d'observation s'enchaînent avec des moments plus formels : on a commencé à percevoir qu'il y a une, espèce de "chaîne" : un petit topo sur la chaîne alimentaire s'impose... D'autres questions apparaissent : pourquoi certains animaux sont-ils morts, pourquoi certains animaux sont dans la flaque et d'autres à côté ? Le projet "rebondit", se réoriente sur des thèmes proches. Il faut à chaque fois redéfinir de nouveaux objectifs, décider d'une nouvelle stratégie, la mettre en oeuvre, l'évaluer, voir si on peut aller plus loin... Cette alternance est passionnante, les enfants prennent de l'autonomie à vue d'oeil. On en profite même pour apprendre à faire des choses habituellement rébarbatives : tracer un histogramme avec les données qu'on a soi-même récoltées sur la plage (en l'occurrence le nombre de Balannes au mètre carré) c'est un vrai plaisir !

Cinquième journée. Il faut conclure, et présenter aux autres ce qu'on a fait. La journée est consacrée à la mise en forme des résultats. Chaque groupe se choisit une stratégie. Notre fil directeur à nous, c'est la chaîne alimentaire, qu'on illustre par des moyens écrits, dessinés, et une mini pièce de théâtre. En début de soirée tout le monde sur le pont ! C'est le grand show et les enfants manifestent un réel intérêt pour ce qu'ont fait les autres...

Après... L'instituteur va pouvoir travailler plusieurs semaines pour exploiter tout ce qui s'est fait, et dans toutes les matières : français, maths, sciences... à l'année prochaine !

La pédagogie de projet doit permettre la symbiose entre les émotions qu'elle procure, le vécu qu'elle analyse, les connaissances qu'elle apporte et l'action (le projet) qu'elle génère.

Cette méthode demande l'implication de l'apprenant et la complicité de l'animateur, c'est la base d'une éducation motivante, responsable, enrichissante et durable.

Ces quelques lignes ne font bien sûr qu'effleurer la grande richesse de la méthode. Pour plus de renseignements, il est fortement conseillé de lire l'ouvrage "La pédagogie de projet, outil d'éducation à l'environnement", cité en bibliographie du chapitre.

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المشرف : علي الفرحاني

 
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